La dialyse, ou épuration extra-rénale, permet de pallier à la détérioration des reins en leur sustituant une filtration extra-rénale. Quelques séances, en complément d'un traitement médicamenteux, suffiront parfois. Mais si les reins sont définitivement hors d'état un traitement récurrent par dialyse, à vie, devient nécessaire, la seule alternative étant alors la greffe de rein, si l'état général le permet et à condition de trouver le donneur compatible
En 2010, en France, 2864 personnes ont pu recevoir une greffe de rein
tandis que 8180 restaient en attente d'un donneur compatible....
En tant que traitement permanent, trois séances de dialyse par semaine sont généralement nécessaires, le dialysé pouvant entre les séances mener une vie quasi normale. Il peut même voyager, beaucoup de pays (dont désormais la Guinée) offrant des structures de dialyse susceptibles de les accueillir. L'hémodialyse peut même se pratiquer la nuit, pendant le sommeil, libérant ainsi les journées du patient. Deux méthodes sont pratiquées : dialyse péritonéale et hémodialyse.
Le péritoine est une fine membrane qui tapisse l'intérieur de l'abdomen, y délimitant une cavité entre la peau et les divers organes. La dialyse péritonéale consiste à injecter un liquide dans cette cavité par un cathéterOn nomme catheter un tube souple inséré dans une cavité du corps ou un vaisseau.
Son but est d'éviter d'infliger au patient des piqüres répétées ou de conserver longuement une aiguille dans une veine. mis en place à demeure dans la paroi de l'abdomen, au moyen de poches de 2 litres renouvelées 4 fois par jour. Le péritoine tient alors lieu de surface de filtration. La pratique de cette méthode de dialyse reste minoritaire en France (7% en 2010). Elle n'a pas été retenue en Guinée essentiellement pour des raisons de coût d'acheminement des consommables, notamment les poches de liquide.
L'épuration est effectuée sur un filtre externe. Une fistule artério-veineuseUne fistule artério-veineuse est une opération chirurgicale qui consiste à raccorder une artère et une veine. Ainsi la veine fournit un débit de sang suffisant, et sa paroi, au contraire de celle d'une artère, peut supporter les piqüres qui dériveront le sang vers la machine de dialyse. est préalablement créée par un chirurgien, généralement à l'avant-bras, afin d'assurer un débit de sang suffisant. Dans cette fistule, deux lignes (départ et retour, terminées par des aiguilles) sont piquées au début de chaque séance d'hémodialyse et connectées à la machine de dialyse (dialyseur
Dialyseur
La machine génère un liquide (“dialysat”) constitué d'eau et divers produits chimiques, qu'une pompe envoie vers un filtre, cartouche cylindrique dans laquelle est enroulée une membrane microporeuse d'une surface totale de 1 à 2 m². Le sang et le dialysat arrivent sur chacune des faces de la membrane, où s'opére un échange entre les deux fluides. Le dialysat fournit au sang les composants qui lui manquent et le débarrasse de ses déchets organiques.
Des machines coûteuses, qui nécessitent le renouvellement des “consommables” (cartouche filtrante, composés chimiques, lignes et aiguilles...) à chaque séance. La pureté de l'eau nécessite en amont une installation de traitement, et bien sûr la fourniture électrique doit être stable pendant toute la durée d'une séance (ce qui en Guinée impose le recours à un groupe électrogène).). Celle-ci y fait circuler un liquide (dialysat) dont la composition est adaptée en fonction des paramètres spécifiques du patient. Les échanges au niveau des surfaces filtrantes s'opèrent dans les deux sens par mise en équilibre entre les fluides : le sang abandonne les résidus métaboliques et l'eau excédentaire, tandis que le dialysat apporte les divers éléments pour lesquels une carence a été détectée. Au cours de la séance, d'une durée d'environ 4 heures, la totalité du sang du patient transite par le dialyseur.
Hémodialyse en Guinée
Deux centres d'hémodialyse ont été ouverts à Conakry, en 2001 le Centre Associatif de Gbessia, en 2002 le centre National de l'Hôpital Donka. Ils restent très insuffisants face aux besoins, estimés à 400 000 patients sur l'ensemble de la population. En outre le coût d'une séance représente le salaire mensuel moyen d'un Guinéen, ce qui met le traitement hors de portée du plus grand nombre malgré le soutien financier du gouvernement guinéen et les aides associatives.
La généralisation de la dialyse dans les pays du "Sud" reste un objectif lointain, impliquant un effort financier soutenu et une ferme volonté politique. Les campagnes de prévention et de dépistage contribueront à endiguer le développement des maladies rénales, mais il sera néanmoins nécessaire de consolider les centres de dialyse existants et d'en ouvrir de nouveaux sur l'ensemble du territoire.