La Région Administrative de N’zérékoré, l’une des huit que compte la Guinée, est entourée à l’est par la Côte d’Ivoire, au sud par le Libéria, à l’ouest par la Sierra Léone, au nord par les régions de Kankan et Faranah. Répartie en six préfectures (Nzérékoré, Macenta, Guéckédou, Lola, Yomou, Beyla), elle compte 6 communes urbaines et 60 “communautés rurales de développement”. Sa population était estimée en 2 010 à 2 542 733, sur une superficie de 37 653 km² soit une densité de 68 habitants au km². La région compte six hôpitaux dont un régional et 77 centres de santé.
Le voyage par avion jusqu'à Nzérékoré, un moment espéré, n'a finalement pas été possible, ce fut donc un long et pénible trajet par route. Heureusement, la température en Guinée Forestière se montra "relativement" clémente. Accueil très chaleureux par Monsieur le Directeur du C.H. de N’zérékoré, puis visite de l’hôpital avec le Docteur Saoro Alain Daboumou, nouveau chef du service de médecine, visite qui nous fait toucher du doigt les effets d'une dramatique pénurie tant au niveau des mobiliers que des équipements techniques.
Monsieur le DRS, que nous rencontrerons en fin de session, avait bien saisi les enjeux et facilité l’organisation avec l’aide de ses collaborateurs, dans les locaux de la DRS.
Dans le cadre de la décentralisation des activités de dépistage précoce et de prévention des maladies rénales, ce 4eme atelier, organisé par l’association AGUR Guinée en collaboration avec AGUR-France et avec l’appui du gouvernement guinéen à travers le Ministère de la santé publique et de l’Hygiène, s’est tenu du 15 au 18 Octobre 2012 dans la salle de réunion de la Direction régionale de la santé et de l’Hygiène de N’Zérékoré. Y prenaient part 18 médecins généralistes, chirurgiens et biologistes des structures publiques et privées du district sanitaire de la région de N’Zérékoré (dont 12 résidant à Nzérékoré). L’objectif principal est de renforcer les capacités techniques des prestataires de santé pour le dépistage, la prévention et l’orientation précoce des patients atteints de maladies rénales chroniques.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le Directeur Général de l’Hôpital Régional de N’Zérékoré représentant monsieur le Directeur Régional de la Santé et de l’Hygiène Publique. Le représentant de l’ONG AGUR Guinée, après un mot de bienvenue, a évoqué les résultats des précédents ateliers et leur contribution à une meilleure orientation des cas de maladies rénales. Monsieur le Directeur Général de l’Hôpital Régional de N’Zérékoré a encouragé et félicité les prestataires de santé conviés au présent atelier, les invitant à accorder un intérêt particulier aux thèmes abordés, dans le cadre de décentralisation des moyens médicaux, avec notamment l’ouverture d’une unité régionale de néphrologie à N’zérékoré.
Ces 4 jours ont porté sur l'insuffisance rénale chronique (dépistage et prévention), l'hypertension artérielle et facteurs de risques cardiovasculaires, le diabète, la néphrotoxicité des médicaments, l'épidémiologie des maladies rénales en Guinée, la gestion du dossier du patient. La formation s’est déroulée selon une approche participative, les formateurs fournissant des informations essentielles à la compréhension des participants et stimulant des discussions enrichissantes avec participation active de chacun. Démonstrations et groupes de discussion ont éclairé la compréhension. Chaque séance suivait un même plan : introduction, objectifs, éléments d’apprentissage, synthèse et conclusion. Les participants ont été dotés en matériels didactiques et en outils de néphrovigilance (glucomètre, tensiomètre, réglette de la clairance, toise...)
« Durant ces 4 jours nous avons été initiés aux différentes méthodes de dépistage, de prévention et de prise en charge des maladies rénales notamment de l’insuffisance rénale chronique, et avons été suffisamment outillés de matériels et de supports pédagogiques à cet effet. Les participants tiennent à remercier vivement les organisateurs de cet atelier pour la qualité de la formation qui vient à point nommé combler les attentes des prestataires des structures du district sanitaire de notre région, sans oublier la Direction Régionale de la santé et de l’hygiène publique de N’Zérékoré qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite du présent atelier. Nous tenons également à assurer les organisateurs de notre détermination à mettre en pratique et vulgariser les connaissances acquises, pour le bien être de la population de la région forestière.
Par ailleurs, au regard des tâches et responsabilités qui nous incombent désormais, nous recommandons :
- la pérennisation de ce modèle de formation au moins une fois par an
- la création d’une unité de néphrologie à l’hôpital régional de N’Zérékoré qui sera le point focal
- l’équipement de ce centre en matériels et outils adéquats pour un travail de qualité. »
Le problème, déjà rencontré à plusieurs reprises, reste central : le dosage de la créatinine est indispensable pour le dépistage et donc le diagnostic de l’insuffisance rénale. Or, depuis plusieurs années, le laboratoire du C.H. de N’zérékoré n'est plus en mesure d'effectuer ces dosages (photomètre et automate en panne, livraison aléatoire des réactifs … ). Il apparaît toutefois que le laboratoire d'une clinique locale (clinique Huguette) est parfaitement équipé et accessible aux patients. Un questionnaire, permettant de dresser un état des lieux et d’envisager des solutions, devra être adressé à tous les laboratoires, publics et privés, de Conakry et des 4 régions. Il apparaît déjà, après rencontre du chef de laboratoire de l’hôpital de Kindia, que ce dernier est parfaitement opérationnel pour le dosage de la créatinine.
Le Pr Kaba retient l’idée de faire imprimer des cahiers d’observation, pour chaque participant, sur le modèle retenu par le groupe pour le dossier des patients vus en consultation.