La situation politique étant stable, les 2 dernières missions programmées en 2012, ont pu avoir lieu du 8 au 20 Octobre. Elles ont mobilisé pas mal d’énergie en amont, ici et là-bas (mise au point des documents pédagogiques, mobilisation des Jeunes de Kindia, recherche de matériel médical).
Plusieurs fois repoussée en raison d’instabilité politique latente, cette manifestation a évolué au cours du
temps pour tenir compte des attentes de l’Association partenaire, spécialisée dans le « bien être » de la
Jeunesse (c’est d’ailleurs son nom), entendez par là les problèmes liés à la vie quotidienne dans le domaine
de la Santé (Sida, excision) et de l’Education (formation professionnelle et apprentissage).
A partir de photos d’aliments collectées par les Jeunes sur le marché depuis notre passage en Mars 2011, deux supports pédagogiques ont été réalisés (affiches et « boîtes à images ») afin de classer ces éléments en « ce qui est bon et ce qui est moins bon pour la Santé ». Une pyramide en couleurs d’aliments locaux permettait de visualiser les quantités nécessaires ou superflues, selon les recommandations de l’OMS ; une méthode appropriée à un public analphabète, expérimentée dans d’autres pays africains.
Pendant 2 jours, une formation spécifique fut donnée à 18 Jeunes, pour la plupart d’un niveau scolaire supérieur, afin de leur présenter la méthodologie et le contenu de ces visuels. Ils furent encadrés par 2 médecins Guinéens bénévoles spécialisés en communication « grand public », et par Marie B. cadre infirmier membre d’AGUR-FRANCE. Le Pr Naby Baldé du CHU Donka en a validé le contenu scientifique.
Puis ce fut la journée du 16 Octobre, journée mondiale de l’Alimentation. Une caravane portant des banderoles avec slogans, précédée d’un orchestre pour attirer l’attention des badauds, parcourut la ville. Une troupe de comédiens s’arrêtait dans les quartiers pour faire une animation de rue à base de sketchs illustrant les ‘visuels’ porteurs de messages. Une enquête sur les habitudes alimentaires, réalisée préalablement par les Jeunes auprès de 120 foyers, est en cours d’analyse.
Cette animation à l’africaine eut un grand impact auprès de la population, sensibilisée aussi par des interviews et des jeux radiodiffusés en français et en langues locales. Il est encore trop tôt pour juger des retombées de cette campagne, dans laquelle les animateurs doivent continuer à s’investir. Un repas équilibré mais « sans riz » leur fut servi. A leur grande surprise, les Jeunes se montrèrent « rassasiés » !
La solution de l’avion n’ayant pu se concrétiser, la mission médicale dut se résoudre à prendre la « route » ou plutôt la piste. Si ce voyage de 2 jours mit à l’épreuve le dos des 3 médecins (2 Guinéens et 1 Français, tous bénévoles) et de leur chauffeur, il remplit d’émerveillement les yeux de notre ami le Dr Pierre C. avec des paysages verdoyants en cette fin de saison des pluies.
Le programme, déjà testé 3 fois, s’est déroulé sans problème. L’accueil fut chaleureux, les 18 médecins généralistes (photo de groupe) participant à cette formation furent attentifs et motivés. La visite de l’hôpital révéla la précarité de l’installation et des moyens mis à dispositions des malades, éloignés de la capitale par ... 800 kms de mauvaise piste. On comprend leur désir d’une médecine de proximité plus performante !
un proverbe africain illustrant notre démarche: Un bras seul ne suffit pas pour faire le tour d’un baobab
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